Compte-rendu de l’atelier du 13 janvier 2025
L’atelier des doctorants de ce mois fut organisé en co-modal, et il était bon de se retrouver pour certains en face-à-face. Ainsi, Jérémie nous a fait le plaisir de nous présenter son sujet de thèse : « Quintilien et l’Éducation nouvelle : les idées pédagogiques modernes au miroir de l’Antiquité ». Ce sujet part d’un constat : l’histoire de l’enseignement est parcourue de crises et de mutations ; face aux défauts du système, de nouvelles orientations pédagogiques émergent. A cet égard, au Ier siècle de notre ère, Quintilien déplore le déclin de l’art oratoire, topos de l’époque augustéenne également convoqué par Tacite et Sénèque. De ce fait, Quintilien rédige un traité qui propose une nouvelle forme d’enseignement pour les jeunes Romains, en alliant par conséquent rhétorique et éducation. Bien plus tard, entre le XIXe et le XXe siècle, on constate l’apparition d’un mouvement que l’on nomme Éducation nouvelle. Face aux critiques d’encyclopédisme dans les écoles publiques, des théoriciens de nationalités diverses comme John Dewey ou Maria Montessori proposent un renversement copernicien. L’élève occupe désormais la première place dans le processus éducatif. Une convergence de vues avec Quintilien se révèle à ce propos, notamment dans l’attention donnée à l’enfant. Jérémie occupera ainsi ses recherches à débusquer les points communs entre Quintilien et les représentants de l’Éducation nouvelle, afin de montrer dans quelle mesure ce rhéteur demeure un précurseur pourtant peu cité par ses descendants spirituels. En raison de ce sujet original et, sans mauvais jeu de mots, très probablement riche en enseignements, c’est avec une grande hâte que nous attendons d’en savoir plus sur les avancées de Jérémie.
La deuxième partie de l’atelier fut consacrée à une discussion préparatoire à une table ronde autour de « L’art d’adapter. Quand la littérature inspire… ». Nous sommes partis de l’idée que la littérature sert de modèle à tous les types d’arts, construisant par là même une synergie intéressante à étudier, à plus forte raison du fait de la révolution numérique qui influe désormais la pratique artistique. Chacun a présenté ses réflexions sur le sujet en rapport avec ses centres d’intérêts. Caroline nous a parlé des rapports entre littérature et peinture, Léa des comédies musicales, Rémi du cinéma, Juliette des séries télévisées, Amandine des romans graphiques. De nombreuses pistes ont été esquissées sur le statut de la littérature comme matrice ontologique d’œuvres provenant d’autres arts. Nous avons également évoqué l’idée d’introduire ce vaste sujet par l’angle du regard d’enfant sur ces œuvres, qui se transforme dorénavant par le prisme de l’œil du chercheur. A l’issue d’une discussion sur la forme plus officielle que prendra ce sujet protéiforme à l’avenir, nous avons convenu d’en reparler lors du prochain atelier du 10 février, dans l’optique d’affiner les choses. Quoi qu’il en soit, nous vous donnons rendez-vous le 5 mai à la bibliothèque Robert de Sorbon, à l’occasion du “Rendez-vous des chercheurs” qui sera consacré à cette thématique foisonnante.